Pour la plupart des clients, le “barber pole” évoque des images de discussions pleines d'esprit dans les salons, de brosses douces, de mousse crémeuse, de quatuors de barbiers à l'ancienne et de professionnels de confiance maniant des rasoirs aiguisés avec soin.
Le "barber pole” est un symbole bien plus intéressant et complexe avec une histoire plutôt macabre. En effet, au Moyen ge, en plus d'un rasage et d'une coupe, vous pouviez recevoir un traitement médical archaïque prescrit pour guérir la majorité des maux humains : la saignée.
La saignée était une procédure consistant à ouvrir une veine pour libérer le mauvais sang. Cette pratique connaît son origine dans l'Égypte antique. Elle a été pratiquée pendant environ 2 000 ans avant d'être interdite et était en réalité une procédure médicale très courante.
Elle était utilisée pour traiter une multitude de maux, allant d'un simple mal de gorge à des maladies plus graves comme la peste noire. L'objectif était de retirer le sang malsain d'une zone pour aider un patient à guérir. Tout cela se rapporte au "barber pole", car les patients saisissaient souvent un bâton pour encourager le flux sanguin pendant la procédure. Et tout cela se passait chez le barbier local !
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À l'origine, ce sont les moines qui effectuaient la saignée et les barbiers étaient appelés à les assister, car ces derniers étaient habiles avec les rasoirs et autres instruments tranchants de soin. L’opinion publique était que si les barbiers pouvaient couper les cheveux et les barbes, ils pourraient aussi être utiles pour couper les veines. Cependant, vers le milieu à la fin des années 1100, le pape Alexandre III interdit aux membres de l'église de participer à ces opérations.
À ce moment-là, les barbiers deviennent des spécialistes pour une grande variété de services et de conditions médicales. Ils pouvaient tailler la barbe d’un homme, créer une coiffure médiévale impressionnante et réaliser des procédures médicales (tels que soigner des plaies, s’occuper des soldats blessés au combat ou encore réaliser la trépanation ; qui consistait à percer un trou dans le crâne d’une personne pour libérer les esprits maléfiques) le même jour.
En bref, se rendre dans un salon de barbier au Moyen ge était souvent associé à une procédure chirurgicale sanglante sans anesthésie.
Les couleurs du poteau ont probablement leurs racines dans la pratique largement répandue de la saignée. Pendant cette procédure, tandis que le barbier faisait couler le sang, le patient saisissait une tige de saignée, qui était généralement blanche. A l’époque, pour annoncer les types de services qu'ils pouvaient offrir, les barbiers plaçaient le symbole rouge et blanc devant leur enseigne. C’est aussi pour cela qu’en Europe, les deux seules couleurs du "barber pole" sont le rouge et le blanc.
Une autre théorie veut qu'après chaque séance de saignée, le barbier-chirurgien utilisait un tissu ou des bandages blancs pour nettoyer le patient qui étaient ensuite lavés et désinfectés. Et tandis que les bandages étaient encore humides, ils étaient suspendues à un poteau tournant à l'extérieur de l'enseigne du barbier pour les faire sécher, ce qui donnait des rayures blanches et rouges originales sur les poteaux.
Enfin, certains pensent que la bande bleue a été ajoutée pour différencier les barbiers des médecins, une fois que ces deux professions ont commencé à se séparer. D'autres encore,
pensent que le bleu fait référence aux veines des patients.
Concernant les extrémités en laiton, on dit qu'une extrémité pourrait représenter le bol de sang qui serait rempli pendant la saignée tandis que l’autre symbolise l'utilisation de sangsues.
Avec le temps, de plus en plus de découvertes médicales ont été faites et finalement mises en pratique, les barbiers n’avaient donc pas les compétences adéquates pour réaliser des procédures médicales. À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, une formation spécialisée et des licences professionnelles étaient nécessaires pour effectuer légalement des traitements médicaux.
Alors que le domaine de la médecine devenait plus spécialisé, les barbiers ont suivi le mouvement en se consacrant presque entièrement à la coupe de cheveux et au rasage et à la taille des barbes.
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